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Le sacré, 2018

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Regarder un espace ou un objet comme sacré met en lumière une tension: les créations humaines ont le pouvoir à la fois de nous faire progresser de plus en plus loin du monde naturel d’avant l’homme, et de nous en rapprocher en actualisant le souvenir pur de son origine.

Penser le sacré en termes d’expériences liées à l’espace et aux objets, c’est envisager qu’ils aient le pouvoir de nous faire pénétrer les limites d’un temps plus intense. L’espace sacré, qu’il soit religieux ou laïque, est un lieu d’expériences intimes ou collectives qui créent des ouvertures dans l’ordinaire du temps et de l’espace.

Le sacré, comme trace d’un pouvoir qui semble au-delà de l’homme, semblerait pouvoir apparaître, se répandre, se dissoudre dans les lieux et les choses. Comment alors comprendre et appréhender cette opération de dissolution par laquelle les créations humaines s’imprègnent de sacré ? Les séparations sont-elles dans les espaces et les objets ou en nous-mêmes ? Les nécessités de ces séparations sont-elles issues de raisons supérieures, ou construites par l’homme ?

Le chaudron #2 est l’occasion festive et active de s’emparer de ces questions inspirantes et de les éclairer par des regards d’artistes, designers, architectes, musiciens, philosophes, écrivains, commissaire d’exposition…

Quatre grands axes seront explorés : sacré et technique; sacré et profane : limites et séparations ; temps et expérience du sacré; lumière et ombre.

Sacré et technique

La technologie, convergence raisonnée entre techniques et sciences, transforme le monde et semble pousser vers une disparition programmée du sacré. Pourtant, d’une part des formes non religieuses de sacré sont construites, et dans le même temps les moyens techniques eux-mêmes sont sacralisés. Par ailleurs, le sacré et le religieux sont invoqués comme des réponses à des questions non résolues par la seule pensée technique.

Sacré et profane, limites et séparations

Le sacré produit des séparations dans les espaces et les objets, entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’accessible et l’inaccessible, entre le libre et l’interdit, mais aussi entre l’intime et le collectif. L’architecture sacrée utilise ces séparations pour dessiner un monde à l’intérieur d’une limite, qu’il s’agisse d’un mur d’enceinte ou d’un cercle tracé au sol. L’homme lui-même est pour les gnostiques et les alchimistes un monde, et le corps à l’image d’une maison. Quelle inspiration pour nos intérieurs ?

Temps et expérience du sacré

Penser le sacré en termes d’expériences peut nous mener à l’hypothèse que certains espaces et certains objets pourraient nous soustraire au temps profane pour nous faire entrer dans un temps plus intense.

Le sacré, en même temps qu’un espace, produit un temps particulier, où les expériences sont saturées d’être. On se demandera comment des objets, des œuvres, des espaces et des rituels, traditionnels ou nouveaux, peuvent produire des réactivations magiques, des réminiscences intimes ou collectives d’un temps originel. Il peut s’agir de lieux laïques comme le musée, ou de nouveaux temples comme le cinéma, des fêtes collectives, des rituels et des créations esthétiques cathartiques.

Lumière et ombre

Pour C.-J. Jung, les mystères formulés par la gnose et l’alchimie, seraient l’inconscient collectif du christianisme, encore présents en nous, dans l’ombre de notre moi. Lorsque la lumière du sacré s’absente, se créent des zones obscures qui hantent le quotidien et nourrissent l’imaginaire à rebours. Littérature gothique, cinéma fantastique, explorent les espaces habités par la dissolution du sacré; les fantômes ressurgissent et la pensée créative peut les défier.

Programmation et coordination du Chaudron :
Vincent Tordjman et Cendrine de Susbielle
Assistante éditoriale : Inès Huet

Lundi 3 septembre

10H  Introduction par René-Jacques Mayer, Directeur de l’école Camondo et Vincent Tordjman, designer

10H15  Conférence inaugurale :  Séparation des espaces par Delphine Horvilleur, rabbin,

Après avoir étudié en Israël et en France, Delphine Horvilleur est ordonnée rabbin en 2008 au sein de l’équipe rabbinique du Mouvement Juif Libéral de France. Auteure, son travail aborde les questions liées aux espaces du sacré : se penchant sur la bible, le judaïsme, ou encore la kabbale.

12H15 Conférence : Cinéma Hermetica et les Maisons du Mal par Pacôme Thiellement, écrivain,

Pacôme Thiellement est écrivain, journaliste et réalisateur. Rock, cinéma, théologie, sociologie, ésotérisme : sa pop-culture gargantuesque est, avant tout, un regard unique porté sur le monde. Dans son livre Cinema Hermetica (Super 8 éditions, 2016), Pacôme Thiellement se penche sur de nombreux films cultes tels que Suspiria, Le Locataire, ou Shining pour les redécouvrir à sa manière, en particulier dans leur géographie et leur architecture.

12H15 Conférence :  Le cinéma, machine fantôme par Arnold Pasquier, cinéaste,

Arnold Pasquier a suivi des études d’arts plastiques et de cinéma. Il est l’auteur de plus de 70 films, à la fois des documentaires, films de fictions ou de cinéma expérimental. Lors de sa conférence La machine de peur (2018), Arnold Pasquier présente les appareils de projection, appelés « lanternes magiques », ainsi que les dispositifs scéniques (« les machines de peur ») qui n’ont cessé de fasciner le public depuis le XVIIe siècle. Sa réflexion relie ainsi les notions de magie, spiritisme et sacré au cinéma.

12H15 Conférence : Présence de l’invisible par Thierry de Beaumont, journaliste et auteur, et Vladimir Zbynovsky, artiste,

Journaliste et auteur, Thierry de Beaumont enseigne la méthodologie à l’École de design et d’architecture d’intérieur Camondo à Paris. Coauteur du Dictionnaire du design et des arts appliqués et des Années 90 d’Anne Bony, aux Éditions du Regard, il a publié en 2010 Culinaire Design / Marc Bretillot aux Éditions Alternatives. Rédacteur en chef de la revue Verre et Création, il se consacre à l’écriture de monographies augmentées de designers et d’artistes.

 Vladimir Zbynovsky suit une formation de sculpteur au sein de l’école Supérieure des Beaux-Arts de Bratislava. travaillant avec la pierre, puis le verre qui devient alors son matériau de prédilection. L’artiste s’intéresse à la notion de lumière et de temps. La lumière incite selon lui à une réflexion existentielle, tandis que la pierre témoigne de la persistance de la pensée. En alliant les deux éléments, la matière se fait réflexive. C’est avec ces questions en tête que Vladimir Zbynovsky réalise le chœur de la basilique de Saint-Denis en verre.

14H30 Conférence : Sacré et technique par Victor Petit, chercheur,

Victor Petit est enseignant vacataire en philosophie et en design et chercheur associé au Costech (Université de Technologie de Compiègne). Il travaille sur la question de « milieu » à l’intersection de l’écologie et des sciences sociales. Ses recherches portent sur le numérique, le design, et l’anthropocène. Il fait partie d’Ars Industrialis, l’association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit.

14H30 Conférence :  Faust chez les Noailles par Stéphane Boudin-Lestienne, commissaire et historien de l’art,

Stéphane Boudin-Lestienne est chercheur, commissaire et s’occupe avec Alexandre Mare de l’exposition permanente de la villa Noailles, Hyères. Ils ont redécouvert, puis fait entrer le Faust Magicien dans les collections de la villa Noailles et ont co-écrit une étude sur son histoire dans un livre publié aux éditions Norma (2018).
En juin 1929, à Paris, au cours d’une des les plus extraordinaires fêtes du siècle, le Bal des Matières, Charles et Marie-Laure de Noailles invitent des artistes à créer un divertissement. C’est ainsi que naît Faust Magicien, un opéra de poche composé par Georges Auric et illustré par 32 plaques peintes de Jean Hugo projetées par une lanterne magique. Une œuvre singulière et inclassable où l’artiste s’appuie sur le pouvoir de fascination que distille cet archaïque ancêtre du cinéma.

14H30 Conférence : Le sacré de la fête : pour une éthique des environnements festifs par Paul Marchesseau, architecte d’intérieur,

Architecte d’intérieur formé à l’école Camondo, dans laquelle il enseigne, Paul Marchesseau est co-fondateur de DANT (Design, Architecture et Nouvelle technologie), et de l’agence Paul Emilieu Studio à Paris. Après, son programme Post Piper centré sur les imaginaires et les pratiques festives, ses réflexions autour de la fête se lient à d’autres disciplines, telles que la philosophie ou la sociologie. Il envisage le club comme une localisation physique de l’utopie, et un nouvel espace sacré.

16H00 Conférence : Le temple Apple par Pascal Lardellier, anthropologue,

Pascal Lardellier est Professeur à l’Université de Bourgogne (Dijon), et par ailleurs conférencier. Il est auteur d’une vingtaine de livres consacrés à des thèmes sociologiques (usages sociaux des Nouvelles Technologies) et anthropologiques (rites, pratiques symboliques); il tient depuis 10 ans un séminaire à l’ESCP-Europe sur « Rites, mythes et consommation ». Les recherches anthropologiques qu’il a menées dans les Apple stores, au GIGN ou au Festival de Cannes ont été éditées dans des livres et des revues scientifiques et médiatisées.

16H00 Conférence : La liturgie comme cahier des charges par Pierangelo Caramia, architecte et designer,

Architecte diplômé de l’Université de Florence, titulaire d’un Master en design et scénographie urbaine à la Domus Academy de Milan, Italie, 1986, il mène une activité de design en d’architecture en France, au Japon et en Italie ou il a restauré et construit plusieurs édifices religieux.

16H00 Conférence : Entre clair-obscur et clairvoyance François Mauriac et les arts par Jean-Pierre Constant,

Jean-Pierre Constant est professeur de culture et histoire des styles à l’Ecole Camondo à Paris, conférencier attaché au musée des Arts décoratifs. Titulaire d’une thèse, Entre clair-obscur et clairvoyance, François Mauriac et les arts, il s’est spécialisé dans le domaine des arts décoratifs et de la mode qu’il enseigne aujourd’hui. Il s’apprête à publier chez Hachette un ouvrage d’art référentiel sur l’histoire des styles.

Mardi 4 septembre 2018

10H15 Conférence : Transcendance et immanence par Meriam  Korichi, philosophe,

Dramaturge, metteur en scène, traductrice, agrégée de philosophie et spécialiste de Spinoza, Meriam Korichi est aussi la créatrice des nuits de la philosophie. Après avoir soutenu sa thèse en France, elle part étudier aux Etats-Unis à Harvard. Elle collabore avec de grandes institutions culturelles telles que l’UNESCO, le musée d’art contemporain d’Helsinki, la Comédie Française, ou l’Institut français de Londres.

10h15 Table ronde Temps et expérience du sacré, avec Xavier Martin, Diplôme 2016 : Odeur espace objet : vers un design olfactif; Marion Pierru, Mémoire 2015 : Fêtes (faites !);  Bérénice Bonnot, Mémoire 2018 : Fragments de marches : expérience, cheminement, pensée, écriture

Lumière et ombre avec Selma Sbaï, Mémoire 2013 : Lumière : matière divine;

10H15 Here is Always Somewhere Else, Conférence par Nathalie Talec, artiste
Artiste et enseignante à l’Ensba (Ecole des Beaux-Arts de Paris).

Principales expositions : 2016 : Galerie Lily Robert, Paris ; Musée d’Amiens Métropole, Musée de Picardie, Rétrospective, Frac Franche Comté, Besançon. 2012-2013 : Inauguration commande publique, Gimme shelter, MAM de Saint Etienne ; Yerba buena Museum, San Fransisco, USA ; The one who sees blindly, Manufacture de Sèvres, Paris. 2008-2009 : Nathalie Talec, Rétrospective, MAC/VAL, Vitry-sur-Seine.

Depuis le début des années 1980, je développe un travail polymorphe, qui requiert la mise en oeuvre de média aussi divers que la sculpture, l’installation, le dessin, la photographie, la vidéo et la performance autour de la figure de l’artiste comme explorateur.

11h15 Conférence : L’architecture comme nécessaire et impossible réparation d’une effraction dans le réel par Jean-Pierre Vallier.

Jean-Pierre Vallier est architecte DPLG et titulaire d’un DEA en philosophie obtenu sous la direction de J. Derrida et G. Didi-Huberman à l’EHESS en 1998. Il enseigne à l’ENSA Paris-Malaquais depuis 1996. L’ensemble de ses recherches, de ses publications et des modalités pédagogiques mises en œuvre dans son enseignement, tentent en particulier avec le concours de la référence philosophique, de comprendre et de dépasser l’isolement caractéristique du champ architectural vis-à-vis du mouvement général de la culture et de révéler le potentiel d’interactions entre pratique et théorie architecturales.

11H15 Conférence : Sacralisation du patrimoine par Alexis Markovics, historien de l’architecture,

Présentation par Harold Halfon (diplômé en 2018) de son sujet libre en architecture intérieure  :
Modeste,  Réaménagement du foyer du théâtre de l’Odéon.

Alexis Markovics est historien de l’art, de l’architecture et de la ville. Il a mené des travaux de recherche sur le bâti parisien et “grand parisien”. Chercheur au laboratoire de l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles, il a été expert en patrimoine pour le Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris : la Commission du vieux Paris. Directeur pédagogique de l’école Camondo (Mad) depuis 2010, il y enseigne les fondamentaux de l’histoire de l’architecture, de l’architecture intérieure et du design et y dirige les mémoires de diplôme consacrés à l’approche théorique de l’espace et de sa conception.

11H15 Conférence : Enfers et fantômes d’Asie par Julien Rousseau, commissaire et conservateur du patrimoine,

Julien Rousseau est conservateur du Patrimoine, responsable de l’Unité patrimoniale Asie au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, et le commissaire de l’exposition « Enfers et fantômes d’Asie » au musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Des peintures bouddhiques au J-Horror, des estampes d’Hokusai à Pac-Man, du culte des esprits en Thaïlande au manga d’horreur, la figure du fantôme hante l’imaginaire asiatique depuis des siècles. En Chine, en Thaïlande ou au Japon – terrains d’étude de l’exposition – l’engouement populaire pour l’épouvante est bien réel, imprégnant une grande diversité des productions culturelles.

12H15 Conférence : Faire le lien par Alvaro Catalan de Ocon, designer

Designer madrilène, Alvaro Catalan de Ocon, initie le projet Pet lamp en 2011, à l’occasion d’un atelier sur la responsabilité environnementale en Colombie , au Chili puis en Australie autour de la culture aborigène. Ce projet de tissage basé sur les savoir-faire de ces populations,  reflète la puissance de leurs liens familiaux,  de leurs  connections spirituelles avec le monde animal et le territoire naturel.

12H15 Conférence : Magie et technologie par Manuela de Barros, philosophe,

Philosophe, théoricienne et enseignante, Manuela de Barros s’intéresse à l’esthétique et en particulier aux rapports entre les arts, sciences et technologies. Dans son dernier essai, Magie et technologie (Les Presses du réel, 2017), elle explore les liens qui peuvent exister entre la technique et la magie. Elle analyse notre société technologique, et la magie qui continue d’y œuvrer que ce soit dans les cyborgs, ou la Silicone Valley. En s’appuyant sur les réflexions de Platon ou de Steve Goodman, Manuela de Barros démontre que la rationalité qui domine notre monde occidental n’épuise pas pour autant l’imaginaire ni la fiction.

12H15 Sacré et profane, limites et séparations avec Jade Bouniol Diplôme 2018 : Couvent des Bernardins ; Camille

Gibert Diplôme 2014 : Ainsi créent-ils : autel, ambon, siège de présidence. Sacré et technique avec Yéléna Thuau Mémoire 2018 : Nouveaux espaces numériques de ritualisation moderne

14H30 Sieste musicale ethno ambient Ujjaya, Performance musicale par Hery Randriambololona,

Musicien d’ethno-ambient, Hery Randriambololona a appris en autodidacte à jouer la cinquantaine d’instruments ethniques qu’il maîtrise. Sa musique se nourrit des doctrines de l’Asie et du chamanisme : l’œuvre de l’ethno-musicologue Jean During, qui témoigne des effets surnaturels de la musique dans l’Asie centrale, l’influence particulièrement. Il a composé une douzaine d’albums, où il mélange musique ambient et expérimentation sonore.

16H Conférence  Le Quotidien sacré par Vincent Darré, architecte d’intérieur et décorateur

Célèbre pour ses Créations baroques, pleines de fantaisie, qui flirtent avec le surréalisme, l’excentricité anglaise, entre Jean Cocteau et Cecil Beaton, Vincent Darré est un personnage à part dans le monde de la décoration.
À rebours du design contemporain dont on vante l’élégante sobriété, Vincent Darré cultive la poésie, l’humour, la féerie, le clin d’œil dandy.

16H  Dialogue entre Vincent Beaurin, artiste et Clément Dirié, critique et commissaire

L’œuvre de Vincent Beaurin est une exploration sensible des couleurs, des surfaces et des matériaux. Trouver la forme la plus juste afin de laisser se déployer dans l’espace une couleur vivante et atmosphérique. Pour obtenir l’effet hypnotique de ces disques irradiants, l’artiste prend soin d’assumer l’intégralité du processus de fabrication, jusqu’aux fonctions les plus rituelles d’affinage de la forme.

Historien et critique d’art, Clément Dirié est également commissaire d’expositions et éditeur en art contemporain, principalement pour JRP|Ringier, dont il est directeur éditorial depuis 2016.


Ressources sur la thématique :

Musique

Événements en lien

Podcasts et conférences

Articles

  • Le corps, territoire politique du sacré à lire.
  • Le Corps et le sacré: Le Monde

A l’occasion du Chaudron , la librairie Tschann propose une table découverte d’ouvrages en lien avec la thématique.

Librairie Tschann, Librairie qui existe sans la phynance
125 boulevard du Montparnasse
75006 Paris
Tél. 01 43 35 42 05  – courriel : librairie@tschann.fr

 

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