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Le Sauvage, 2020

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La séparation entre monde sauvage et monde civilisé, explique l’anthropologue Philippe Descola, est une idée spécifique à l’Occident, qui s’est figée à l’époque moderne. Elle remonte à la distinction entre l’espace cultivé et l’espace de la chasse des Romains, entre le domaine habité – domus – et la forêt – sylva, racine du mot « sauvage ».

Sauvage porte désormais un sens privatif. Au propre comme au figuré, il est ce qui échappe à la civilisation, à l’habitable, à la raison, à la logique et au contrôle.

L’anthropologie contemporaine a montré que pour nombre de civilisations, le monde n’est pas scindé par une discontinuité  entre domestique et sauvage. Les êtres à l’apparence animale ou végétale qui peuplent la forêt sont nos semblables: les membres d’une grande famille planétaire. La jungle est un jardin, habité et marqué par des méthodes discrètes sans distinction d’avec la nature.

Or depuis l’invention de la méthode scientifique moderne, la nature est devenue pour le monde occidental un objet d’observation descriptible, dont les rouages pourraient être démontés et les lois élucidées par la science. Tout sauvage aurait-il vocation à disparaître, domestiqué par la technique et la raison humaine ?

La crise épidémiologique, économique et sociale que nous venons de traverser confirme qu’il est opportun de mobiliser notre attention pour réinvestir cette distinction classique entre sauvage et civilisation, entre nature et culture. Penser les relations entre le projet humain et la part sauvage du monde, le concept de Virginie Maris, philosophe de l’environnement, nous invite à ne plus considérer la nature seulement comme un système de ressources à disposition des intérêts humains. Quelle place redonner au caractère non domestique de cette nature qui a constitué notre monde sensible, nos paysages, nos imaginaires, et dont notre humanité ne peut finalement être isolée ?

En vue d’une métamorphose nécessaire de nos comportements à l’échelle planétaire, l’architecture intérieure et le design comme projets d’habiter  peuvent contribuer à repenser et réinvestir nos relations avec cette part sauvage, ces écosystèmes dont l’équilibre nous préexiste.

Actualiser la notion de nature sauvage, avec toutes les ambiguïtés et difficultés que cela comporte, est un préalable à la pensée d’une mutation nécessaire des procédés techniques et culturels attachés à toute création humaine. Cette question semble pouvoir porter en elle un grand potentiel d’énergies et d’imaginaires nécessaires au projet. Par exemple, peut-on habiter le monde artificialisé qui est le nôtre, en vue de co-habiter avec ce que nous n’avons pas créé et qu’il nous est dangereux de détruire ?

Mondes menaçants, mondes menacés

Le sauvage est l’ensemble des dangers contre lequel l’architecture et le domestique prétendent protéger; pourtant, la violence n’est elle pas parfois du côté du projet humain lorsque, trop intrusif, il détruit les écosystèmes et les liens déjà tissés naturellement dans le contexte où il s’invite ?

Comment le projet peut-il être être protecteur, économe, en retrait ? Peut-être un outil d’exploration des mondes sauvages ?

Aux origines du monde

« J’ai parcouru des milliers de kilomètres pour trouver l’autre, je n’ai trouvé que l’humain ». On peut comprendre cette phrase de Claude Levi-Strauss dans Tristes Tropiques comme l’idée que le sauvage comme altérité absolue est un fantasme. Des racines communes relient toutes les espèces vivantes, et le souffle du monde traverse les imaginaires: le mythe de l’ailleurs et des origines demeure une inspiration jusque dans les formes les plus contemporaines de l’architecture, du design et des arts décoratifs.

Dans la tradition des arts décoratifs, bestiaires fantastiques, représentation des animaux ou végétaux sauvages, représentent cette énergie originelle, quasi magique, présente dans le monde et transmise aux vivants comme un souffle d’avant l’apparition de l’homme. Mais la technique seule suffit-elle à cette recherche des origines, de cette exploration de nos racines ?

La pensée sauvage: énergie première du projet ?

La pensée sauvage, titre de l’ouvrage de Claude Levi-Strauss, désigne à la fois une fleur médicinale précieuse et fragile, et un mode de pensée concrète qui sans se disjoindre du magique, ne s’oppose pas à la pensée scientifique mais procède d’une même logique d’organisation du monde. Cette organisation pratique du monde, cette taxonomie, a construit le cadre culturel des usages des sociétés traditionnelles.

La pensée sauvage est une pratique vivante, concrète et incarnée non soumise au rendement. Elle renvoie à la part inspirée du projet, qui échappe à la rationalisation intégrale et se nourrit de la capacité de l’imagination et de l’intuition à produire des liens inattendus.

Peut-on penser les “pratiques sauvages” telles que bricolage, rétro-innovation, recyclage artisanal, récupération, réparation comme une nouvelle culture de la production, comme de nouvelles sources de projet ? On a vu lors de la pandémie: avec la fabrication autonome des masques, l’utilisation des Fablabs pour la construction de visières, chacun peut devenir un producteur de savoir-faire relié au monde qui l’entoure.

Certaines démarches artistiques et de projet peuvent aussi être qualifiées de sauvages, en tant que libérées et libératoires. Ce type d’énergie traverse les arts de la scène, la musique comme l’architecture, depuis les rites dionysiaques jusqu’à la rave party. L’art est toujours une résistance, parfois sauvage, à la normalisation et la domestication, qui doit respirer hors de “l’asphyxiante culture” (Dubuffet).

Métamorphoses de l’habitable

« La maison privée comme scène personnelle, comme dernier symbole de sa propre capacité de choix, comme espace non-homogène, comme accumulation d’objets, comme forêt, agrégat d’aventures et de passions également antiprojectuelles. C’est le charme, pour ainsi dire, du “projet mou” contre la certitude ostentatoire du projet “dur”, qui est lui, prémonitoire, démagogique, qui n’ait davantage pour s’affirmer lui et ses règles que pour exister en tant que nouvelle réalité.

Alesssandro Mendini, Survie subtile, Casabella, n° 385, 1974, p. 520

La prise en compte de la part sauvage du monde peut nourrir des bifurcations des méthodes, afin de revitaliser le projet d’habiter.

Faut-il continuer à domestiquer ou préserver le non-domestique ? Le projet de design et l’architecture sont-ils des méthodes de contrôle ou des espaces de laisser-faire ? Dans le projet, comment conserver une part ouverte, d’incertitude, d’imprévu, de non contrôlé, de sous-domestiqué qui précisément ouvre l’espace à l’habiter.

La nature sauvage se passe bien de l’homme pour produire des solutions d’adaptation économes en énergie, efficaces et belles. Peut-on s’en inspirer, se laisser guider par elle pour habiter en limitant l’empreinte destructrice de l’homme sur les écosystèmes, et ainsi donner un sens totalement nouveau au “Less is more” moderniste ?

Villes et campagnes: co-habitations et métabolismes

“Canicule, pandémie, est-ce cela vivre en ville ? Devoir fuir à chaque menace ? Non, si nous imaginons un «monde d’après» rural, solidaire, connecté et ouvert.” (Claire Desmares – Poirrier.)

Les espaces urbains peuvent-ils être envisagés comme des territoires en partie ré-ensauvagés, ouverts à une cohabitation libre entre humains, ouverts aux non-humains ? La végétalisation ne saurait constituer un horizon suffisant, nous devrions pouvoir chercher au-delà de l’agrément décoratif un nouveau souffle à la ville et de nouveaux modes de cohabitations entre humains et  non-humains. Dans cette ambition, les méthodes et les espaces d’enseignement et de transmission joueront un rôle central.

Les zones rurales sont aussi un territoire riche d’inventions: Initiatives locales et processus basse énergie, agriculture non productiviste et résilience alimentaire, relations nouvelles avec les non-humains: la transition s’invente aussi hors des espaces sur-domestiqués des métropoles, dans les espaces ruraux transformés, dans des lieux de résistance, où se pratiquent de nouvelles autonomies mais aussi de nouvelles relations avec l’urbain, et se développent de nouvelles attitudes comme la “rural pride”. 

Programmation et coordination : Cendrine de Susbielle et Vincent Tordjman

Retrouvez le catalogue de la bibliothèque de l’école en lien 

10 septembre à Paris

10h00  Introduction par René-Jacques Mayer, Directeur de l’école Camondo et Vincent Tordjman, designer

 

10h15 La Part sauvage du monde, Conférence inaugurale par Virginie Maris, philosophe de l’environnement, chercheuse au CNRS.

Quelles limites à la part sauvage du monde ?

Virginie Maris est une philosophe de l’environnement, chargée de recherche CNRS au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier. Elle poursuit un travail original, dans une démarche de « philosophe de terrain » : résolument ancrées dans le monde réel, ses recherches se nourrissent d’un dialogue permanent avec les scientifiques et les acteurs de la conservation.

 

12h00  Humanité végétale, conférence par Mario Del Curto, Photographe.

Que partageons-nous avec le végétal ?

Photographe, lauréat du Prix Redouté 2018, Mario del Curto a mené une enquête visuelle durant plus de 10 ans visant à révéler le monde comme un jardin, à saisir, en somme, sa nature profondément jardinière : façonnée par l’Humain, notre planète l’est avant tout par les plantes elles-mêmes, qui nous nourrissent, mais influencent aussi nos vies, nos déplacements, nos actions comme le souligne le philosophe Emmanuele Coccia dans cet ouvrage. Vandana Shiva nous enjoint à revenir à la racine du verbe vegetare : “animer, vivifier”, pour saisir toute la force du végétal. Mario del Curto réfléchit ici aux liens qui nous unissent au végétal et, sans morale ni catégories, propose un autre regard sur notre environnement et sur ses habitants. Il fait ici la démonstration du caractère inaliénable de ce lien entre les humains et la nature.

 

14h00  Nature légère, conférence par François Azambourg, designer

Le design est-il une pensée sauvage ?

Designer d’environnement, architecte d’intérieur et enseignant, François Azambourg a suivi une formation à l’école des Beaux-Arts de Caen et à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art. Il a été lauréat de la Fondation de France en 1988, nommé Jeune créateur de l’année en 1999 et il a reçu le Grand prix du design de la ville de Paris en 2004. La villa Noailles lui a consacré une exposition rétrospective en 2012. Son travail est édité par les galeries Kreo, Cappellini, par Hermès, Hermès petit h, Ligne Roset, Cinna… François Azambourg a été résident à la Villa Kujoyama de juillet à octobre 2015. Son projet était d’explorer les nouveaux langages du bois en associant artisanat et techniques industrielles.

 

16h00 Bucheron ce métier en question, conférence par Mathias Bonneau, architecte, gestionnaire forestier, bûcheron.

Comment passer du sauvage à la fabrication ?

Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand, Mathias Bonneau est  Président de la SASU ENTRÉ- CORCES au sein de laquelle il poursuit des activités de bûcheron-gestionnaire-forestier.  Il est l’auteur et l’illustrateur de plusieurs livres : L’hiver au bois : Carnet d’un bûcheron,  et Histoire d’un Arbre : Depuis Sa Vie en Foret Jusqu’a la Fabrication d’un Fauteuil.

 

17h30 Le Zerep : théâtre in su tinta, conférence par Sophie Perez (Fondatrice de la Compagnie du Zerep) et Xavier Boussiron (Musicien analphabète, plasticien, dramaturge, et un temps galeriste)

Peut-on être sauvage au théâtre ?

La Compagnie du Zerep, dirigée par Sophie Perez depuis 1998, explore un théâtre délibérément affranchi de la moindre hiérarchie. Toutes sortes de strates culturelles, d’influences, d’emprunts, de simulacres, de manières d’être sur scène, de sources d’inspiration s’y chevauchent. Les acteurs, les objets, le texte ne constituent qu’un tout protéiforme.

Les pièces révèlent un caractère versatile plus ou moins orthodoxe, à la limite d’être dans les règles — bien que la plupart du temps «hors du jeu», et sont jalonnées de notions récurrentes : l’inquiétante singularité et le rire entré au chausse-pied ; l’absurdité de la profondeur ; les malentendus à propos de la facilité ; l’omniprésence de la peinture en tant que rapport à «la chose» ; la parole prise en étau entre le vrai et le faux ; la distinction entre la récupération, la reprise et l’adaptation ; le relativisme de l’importance ; les théorèmes de la négligence et les délicatesses du jusqu’au-boutisme ; l’héritage sous toutes ses formes ; le principe carnavalesque ; une certaine idée de l’envers du décor ; les stratagèmes de parcs à thèmes ; l’arme critique ; les querelles entre l’improvisation et le par-cœur ; les faux-pas de la fiction face au réel implacable. 

La collaboration de Sophie Perez et Xavier Boussiron se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec les pièces :  Le Coup du cric andalou (2004), Laisse les gondoles à Venise (d’après Lorenzaccio) (2005), Enjambe Charles (2007), Gombrowiczshow (2008), Deux Masques et la Plume qu’ils co-écrivent…

10 septembre à Toulon

10h00  Retransmission  René-Jacques Mayer, Directeur de l’école Camondo et Vincent Tordjman, designer

 

10h15  Retransmission La Part sauvage du monde, Conférence inaugurale par Virginie Maris, philosophe de l’environnement, chercheuse au CNRS.

Quelles limites à la part sauvage du monde ?

Virginie Maris est une philosophe de l’environnement, chargée de recherche CNRS au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier. Elle poursuit un travail original, dans une démarche de « philosophe de terrain » : résolument ancrées dans le monde réel, ses recherches se nourrissent d’un dialogue permanent avec les scientifiques et les acteurs de la conservation.

 

12h00

Rétro-innovation ou de la pertinence du bricolage en ces temps bouleversés, conférence par Marin Schaffner, ethnologue

Décélerer, décroitre, peut-on rétro-innover ?

Marin Schaffner, ethnologue et voyageur au long cours (Asie du Sud-Est, Afrique de l’Ouest et quatre coins de la France), mène de nombreux projets de recherche, d’animation et d’écriture sur l’écologie, la pédagogie, les migrations et le handicap. « Un Sol commun » est son premier ouvrage aux éditions WildProject.

 

14h00, 

Le biorégionalisme comme réensauvagment intérieur conférence par Mathias Rollot, architecte et Maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy.

L’humain doit-il être toujours la priorité du projet ?

Architecte, Docteur en architecture et Maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, Mathias Rollot défend l’idée d’une architecture biorégionale et anime la plate-forme https://bioregions-bibliotheque.fr/. 

 

15h30 Tiphaine Samson présente la théma de rentrée de la scène nationale Chateauvallon/Liberté  Passion bleue.

Quand les arts vivants s’emparent de la mer

« Promesse d’aventure, de liberté et d’ouverture sur des horizons dégagés, la mer nous appelle. C’est la mer qui fait l’Homme car nous en venons, c’est une certitude. Avant d’être singes, nous étions poissons. Source de toute vie, la mer est le berceau de l’humanité. Elle est aussi notre paysage, notre histoire et notre géographie. Ici, à Toulon, la Méditerranée nous constitue, nous irrigue. Amener la mer au théâtre et le théâtre à la mer en sortant de nos murs, c’est comme une évidence, des voyages à partager. Apprendre à connaître la mer et la préserver, s’effacer devant la grandeur des océans, retrouver notre lien amniotique avec les éléments et se laisser emporter par cette passion bleue et dévorante ! Artistes, scientifiques, navigateurs, explorateurs, décideurs politiques débattent, créent et se rencontrent durant trois mois au Liberté, à Châteauvallon et dans la ville de Toulon. » Charles Berling

Tiphaine est programmatrice au Liberté Scène Nationale. Durant l’année elle déniche toutes les belles œuvres qui composent chaque Théma.

11 septembre à Paris

10h30, Paris Animal, conférence par Léa Mosconi et Henri Bony, architectes.

Comment penser les présences animales à Paris ?

Léa Mosconi est architecte HMONP, enseignante et chercheuse. Dans ces trois activités, elle tente de questionner ce que font les changements climatiques à la manière dont on appréhende, habite et conçoit l’architecture. Elle a fondé l’Atelier Bony-Mosconi avec Henri Bony en 2015 au sein duquel elle développe principalement un travail de commissariat d’exposition. Léa Mosconi est Maitresse de Conférence associée à l’ENSA Paris Val de Seine et enseigne l’Histoire et le Culture Architecturale à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Elle est chercheuse au laboratoire ACS et a soutenue en octobre 2018 une thèse intitulée « Emergence du récit écologiste dans le milieu de l’architecture. 1989-2015 : de la réglementation à la thèse de l’anthropocène ». Depuis 2017, elle est vice-présidente de la Maison de l’architecture en Ile-de-France en charge des relation avec les écoles, les étudiants et la recherche. Elle est commissaire avec Henri Bony de l’exposition Paris Animal au Pavillon de l’Arsenal en 2021.

 

12h00, rencontre avec Léa Lesor pour Altérité, de nouvelles interactions avec la part sauvage du monde, Alex Grandidier pour  Canari, Thomas Carlier pour Duo, tous architectes d’intérieur et designers, diplômés de l’école Camondo en 2020.

Un projet de diplôme peut-il être sauvage ?

 

14h00, Ville organique conférence par Philippe Chiambaretta, architecte.

La ville doit-elle s’inspirer du sauvage ?

De formation scientifique (ingénieur des Ponts et Chaussées) et économique (MIT Master in Technology and Policy), Philippe Chiambaretta exerce un temps dans le conseil en stratégie (Booz Allen & Hamilton) avant de diriger, durant dix ans, le Taller de Arquitectura de Ricardo Bofill à Paris. Diplômé en 2000 de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, il crée la même année l’agence d’architecture PCA, basée à Paris. En 2008, il fonde la revue pluridisciplinaire STREAM1 qui explore l’impact des grandes mutations contemporaines sur l’avenir des villes.

 

15h30, Matière sonore , espace visuel, mouvement perpétuel par Dominique Lemonnier dite « Solrey», violoniste, fondatrice du Traffic Quintet et réalisatrice.

Quelle est la part du sauvage dans la création?

Persuadée que « l’œil écoute et l’oreille voit », Solrey collabore depuis les années 1990 avec Alexandre Desplat en tant que violon solo et directrice artistique et crée en 2005 le Traffic Quintet (Quatuor à cordes avec contrebasse) avec lequel elle associe musique et vidéos. Elle écrit et réalise quatre spectacles donnés en France, en Europe et aux États-Unis (Nouvelles vagues, 2005 ; Divine Féminin, 2009 ; Eldorado, 2011 ; Quai de Scènes, 2013), Solrey y met en scène des expériences visuelles et auditives inédites. Aprés une opération au cerveau qui la prive de sa main gauche de violoniste, elle écrit et réalise en 2016 Alain Planès, l’infini turbulent, son premier documentaire diffusé sur Arte Concert consacré au pianiste. Puis, toujours avec Alain Planes À la recherche du son retrouvé, série consacrée aux Sonates de Beethoven sur pianos historiques de la Collection Giulini. Elle co-signe le livret de l’opéra En Silence, d’après Yasunari Kawabata sur une musique d’Alexandre Desplat et signe sa 1ère mise en scène avec ses vidéos en 2019.

11 septembre à Toulon

10h30 Sophia Goigoux Becker, Architecte d’intérieur, diplômée de l’école Camondo en 2019 présente Matéria

Quels matériaux et savoir-faire pour travailler?

 

12h00 Du sauvage de Mathieu Gontier, paysagiste agence Wagon landscaping.

Le paysage dans la ville, un projet sauvage ?

Mathieu Gontier est cofondateur de Wagon Landscaping et dirige et enseigne à l’Ecole du paysage de Versailles Marseille.

L’agence  développe de front deux activités généralement distinctes : la conception et la construction du projet. Ainsi, ses outils au quotidien sont, tour à tour, le crayon, l’ordinateur, la pelle et la scie circulaire. Dans ce type d’approche, la main garde une double fonctionnalité, elle dessine et elle construit. Cette main, c’est aussi la main d’un jardinier. Wagon Landscaping met en œuvre des gestes et des savoirs jardiniers qui sont sources d’inspirations et d’économie. En ce sens, le sol, le recyclage des matériaux, l’économie de moyen dans la fabrication, ont toute leur importance. Par cette méthode de travail, les projets s’épanouissent souvent dans les lieux à la limite de la ville, des interstices en attente. C’est ici que se retrouvent  : espace disponible, dynamiques végétales spontanées, usages cachés, liberté d’intervention.

 

14h00, Le Temps sauvage Conférence d’Emmanuel Benet Architecte d’intérieur et Raphaëlle-Laure Perraudin, architecte.

Comment faire avec ce qui existe et remettre le vivant et l’écologie au centre de la conception ?

Emmanuel Bénet est architecte d’intérieur, diplômé de l’école Camondo et architecte DPLG, diplômé de l’école d’architecture Paris-Malaquais.

Il a crée l’agence Achille il y a 20 ans, au sein de laquelle il conçoit depuis des projets aussi divers que des appartements, des maisons, des ambassades, des hôtels ou des restaurants. Cette activité très diverse lui a permis de réaliser des projets au Pakistan, au Mexique, et depuis quelques temps plusieurs projets en Russie. L’agence se déploie dans des projets complets d’ensembliers, partant d’une enveloppe de béton brute pour créer des appartements entiers jusqu’au moindre détail avec les meilleurs artisans, comme des projets beaucoup plus frugaux en énergie et en moyens.  Ainsi, depuis quelques années, Emmanuel Bénet développe des projets de maisons de plus en plus économes à tout point de vue, recherchant la plus grande simplicité technique au service des usages les plus simples.

 

Raphaëlle-Laure Perraudin enseigne à Camondo depuis 2014 le projet d’architecture d’intérieur et co-anime le workshop « éco-conception ». Elle est diplômée en architecture de l’Université technique de Vienne en Autriche. Elle exerce depuis 15 ans au sein de l’agence JAP (Jourda Architectes Paris), qui dans l’ensemble de ses projets, défend un positionnement responsable, au service des hommes et du vivant. L’activité  de l’agence veut ainsi contribuer aux grandes questions actuelles, pour accompagner notre monde en transition : Comment faire avec ce qui existe ? Comment innover à peu de frais technologiques ? Comment anticiper les nouvelles conditions de vie avec quelques degrés de plus ? Comment permettre dès l’esquisse la mutation des espaces à moyen comme à long terme ? Comment remettre le vivant au centre de la conception ?

 

15h30, Percevoir, l’intime des paysages du Var par Pierre David, Paysagiste

La photographie comme outil de perception d’un paysage?

Pierre David, Chargé de mission Paysage au CAUE Var, est responsable de l’élaboration de l’exposition ‘Percevoir, l’intime des paysages du Var’ qui propose de mettre en avant les paysages naturels et bâtis du département à travers des photos et des croquis.

Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Var (CAUE Var) est une association d’intérêt public créée à l’initiative du Conseil Départemental du Var en 1984, suite à la loi sur l’architecture du 3 janvier 1977. Il a pour objectif de promouvoir la qualité de l’architecture et de son environnement à travers ses missions de conseil, de formation, d’information, et de sensibilisation.


Retrouvez la sélection d’ouvrages en lien avec thématique #Le sauvage avec la librairie le Rideau rouge.

Le Rideau rouge –  librairie indépendante, engagée dans le quartier Marx Dormoy-La Chapelle depuis 2004.
Du lundi au samedi de 10h à 19h.
Fermé le dimanche.

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